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Des logements pour nos enfants….

Rédigé le 18 décembre 2012

Le nouvel argument « fort » énoncé par notre conseiller d’Etat, Monsieur François Longchamp, pour défendre les projets de construction ainsi que la densification considérable de notre canton fait appel à notre sensibilité : « Il faut construire vite et beaucoup pour pouvoir loger nos enfants… ».

Pour nos enfants… vraiment ? L’analyse statistique de la croissance naturelle de la population genevoise résidente par les naissances montre, depuis de nombreuses années, un taux de fécondité de 1,44 enfant par femme environ (statistiques fédérales 2011). Concrètement, sans tenir compte des arrivées de population sur notre canton, cela signifie que nous n’arrivons même pas à maintenir le niveau actuel de population.

Ne soyons pas dupe !. L’argument cité par Monsieur Longchamp montre à l’évidence qu’il devient chaque jour plus difficile de justifier auprès de la population la volonté de densifier et de planifier l’arrivée de 100’000 personnes supplémentaires. Pour qui ? Pourquoi ? Les oppositions à cette véritable fuite en avant non maîtrisée prennent de l’ampleur et deviennent plus virulentes. Les problèmes de la vie quotidienne des genevois s’amplifient (transports, sécurité, écologie, qualité de vie,…) et ne sont pas traités. Laisser se développer notre canton sur la base de projets imaginés par l’Etat et validés par une majorité de nos députés sans réagir serait une erreur aux conséquences lourde pour notre avenir à tous.

Donner du sens à notre développement et l’orienter vers un axe qualitatif, porteur d’avenir pour tous consiste à redonner plus de pouvoir aux communes pour l’aménagement de leurs espaces. C’est à cet endroit que les gens vivent, qu’ils se sentent concernés et qu’ils peuvent influencer les projets. C’est également à ce niveau que les autorités sont les plus proches de leurs administrés. C’est une forme d’organisation qui donne plus de garanties que tout ne pourra être fait sans s’assurer que la population directement concernée ne puisse donner son avis. La nouvelle constitution votée récemment par les genevois donne d’ailleurs le cadre nécessaire à la mise en place de ce modèle

Il ne sera dès lors plus nécessaire de trouver des subterfuges quels qu’ils soient pour essayer de faire passer des projets anachroniques qui ont de moins en moins de sens pour un nombre de plus en plus importants de personnes.

La route pour atteindre ce modèle d’organisation est encore longue. Cela est d’auta, PLQnt plus vrai que de récents projets de constructions qui ont rencontré l’approbation de la population directement concernée, des promoteurs ainsi que des autorités locales à Chêne-Bougeries et à Lancy ont été rejetés par notre Conseiller d’Etat. Elle est pourtant la seule voie crédible pour essayer de redonner du sens et des chances à la mise en œuvre d’un développement raisonnable, concerté et souhaité.

Christian Gottschall, président

Article paru dans la Tribune de Genève, décembre 2012