Zones villas menacées, ouvrez les yeux !
Au cours de ces 10 dernières années, avec une accélération marquée depuis 5 ans environ, nos communes et notre canton subissent des mutations radicales.
Celles-ci induisent d’importantes nuisances dont on peine à mesurer les avantages :
Du point de vue socio-économique
Avec l’arrivée de plus de 50’600 personnes depuis 2007 [1] attirée pour l’essentiel par un développement qui profite sans limite et sans mesure de l’ouverture des frontières.
[1] Office cantonal de la Statistique – Croissance population 2007 – 2017
Du point de vue de l’aménagement
Avec un canton sinistré par les constructions, le béton roi, la destruction de notre patrimoine bâti, l’engorgement voire la paralysie des voies de communication, la chute de la qualité de vie de tous.
D’un point de vue environnemental
Avec la destruction d’arbres centenaires, de multiples coin de verdure et de haies, la densification va inévitablement faire disparaître la biodiversité. La mutation territoriale va trop vite, la faune a de la peine à s’adapter à ce rythme effréné.
Beaucoup de membres de Pic-Vert sont les premières victimes de cette croissance démesurée.
En effet, la volonté des autorités de répondre aux besoins du Plan Directeur Cantonal 2030 qui spécule sur l’arrivée de 100’000 personnes de plus d’ici à 2030…, conduit à une attaque sans précédent de la zone villas.
Face à cette situation, Pic-Vert réagit et veut ouvrir les yeux de la population sur les enjeux de cette fuite en avant.
5 films à découvrir et à partager !
A travers 5 films que nous vous invitons à découvrir, Pic-Vert met en avant les dangers qui nous menacent, les conséquences des décisions déjà prises, mais propose également des alternatives pour un aménagement plus humain et respectueux de tous.
Dans le courant de ces prochains mois, nous présenterons ces films à travers différents réseaux lors de séances organisées avec les associations partenaires de Pic-Vert dans les communes genevoises afin de faciliter le dialogue et aider à la prise de conscience.
A propos du réalisateur
Jean-Philippe Uldry, réalisateur, caméraman et monteur, a réalisé depuis 2007 de nombreux films d’entreprises, émissions TV, modules courts et pubs. Originaire de Genève, Jean-Philippe est sensible aux enjeux liés à la densification du territoire et partage la vision de Pic-Vert pour un développement harmonieux du canton.
Je ne crois que ce que je vois. Evidemment ! En réalisant ces petits films, j’ai constaté le grand écart entre ce que l’on peut lire ou entendre sur l’urbanisation à Genève et la réalité sur le terrain. Vu du ciel, ça fait peur. Ceux qui vivent dans une barre d’immeuble en périphérie d’une zone villas ne préfèrent-ils pas un poumon de verdure sous leurs fenêtres plutôt qu’une autre barre d’immeuble ? C’est donc un problème qui nous touche tous et qui passe avant tout par le dialogue. Bon vent donc à ces petits films !
Les quartiers présentés dans les films
Quatre des cinq films réalisés présentent un quartier, les enjeux et la motivation qui anime les associations d’habitants. Dans le cinquième, Marco Castroni nous parle d’architecture, voir l’article du journal Pic-Vert de mars 2018 en page 18
Mervelet, Ville de Genève
Photo aérienne du quartier (source SITG)
Le quartier est partiellement protégé par un plan de site en vigueur qui tient compte de la qualité de la conception du quartier. En dehors de ce plan de site, six PLQ successifs, ont divisé ce quartier homogène en six sous-périmètres arbitraires, et n’ont fait que proposer le remplacement d’habitations entourées d’une végétation exceptionnelle, par une succession de barres sans âme, au mépris du patrimoine existant et d’un effort minimal déployé dans la conception d’alternatives urbanistiques. La densification du quartier s’effectue actuellement au coup par coup, en fonction des possibilités d’acquisition de parcelles par les promoteurs. La végétation et la qualité de vie du Mervelet disparaissent peu à peu.
Association partenaire : AHM (association des habitants du Mervelet)
Pinchat, Commune de Carouge
Photo aérienne du quartier (source SITG)
Dernier quartier de villas situé sur les hauts de Carouge, les champs et la végétation qui le caractérisent cèdent leur place à un alignement de barres d’immeubles toujours plus nombreuses. Si le bétonnage va bon train, les propriétaires de villas eux, ne peuvent plus planter un clou ou presque. Le site a le triste privilège d’être une des zones réservées imaginées par les autorités cantonales pour déclasser plus rapidement. Vouées à la densification, aucune nouvelle villa ou transformation conséquente n’y est autorisée. Les habitants des zones réservées de Carouge et Onex sont engagés dans une bataille juridique contre l’Etat. Leurs habitants se battent pour préserver non seulement leur quartier et sa qualité de vie mais aussi leurs droits liés à la propriété et la valeur de leurs biens.
Association partenaire : AIP (Association des Intérêts de Pinchat).
Point-du-Jour, Ville de Genève
Photo aérienne du quartier (source SITG)
Construit au début des années 30, la particularité du bâti du Point-du-Jour tient aux chalets « Winkler » typiques de l’époque et rares témoins encore existants d’un style réputé et avant-gardiste sur beaucoup de points. Les immeubles R+2 inscrits au patrimoine, symboles d’une époque où l’on attachait de l’importance à la qualité et à l’espace des appartements mis à la disposition. Pris en étau entre deux grandes avenues longées d’immeubles, le quartier est heureusement protégé d’un côté par le parc Trembley qui lui permet de respirer. Un plan localisé de quartier est en cours. Il devait être réalisé en concertation avec les habitants. Sauf que, dans les faits, la Ville de Genève a lancé les études sans même interroger les propriétaires. Comment dès lors imaginer que la vision des experts en urbanisme choisis par la rejoigne « par miracle » celle des habitants ? L’ouvrage a depuis été remis sur le métier, avec cette-fois la participation des habitants.
Association partenaire : Association du Point-du-Jour
Semailles, Commune de Lancy
Photo aérienne du quartier (source SITG)
Coincé entre les grands ensembles d’immeubles de l’avenue des Communes Réunies, des Semailles et des Palettes, ce dernier quartier de villa, déjà déclassé depuis près d’une cinquantaine d’années en zone de développement, est en plein mutation. 4 plans localisés de quartier (PLQ) élaborés sans concertation et inspirés principalement par les droits à bâtir des promoteurs immobiliers, ont déclenché l’ire des habitants. Réunis en association, ils ont décidé de prendre leur destin en main et ont proposé leur propre projet. L’objectif : montrer que l’immeuble en barre sur son pré de gazon uniforme n’est pas une fatalité et que d’autres formes urbaines plus conviviales peuvent permettre de conjuguer densité et qualité de vie. Les autorités communales et cantonales ayant été entre-temps renouvelées et la concertation inscrite dans la loi, le projet des habitants en est aujourd’hui au stade du PLQ.
Association partenaire : Association des Passereaux