Amiante, pcb, plomb: les clés pour rénover sans danger
L’amiante, les PCB et le plomb, ont largement été utilisés dans la construction depuis 100 ans, avant leur interdiction en Suisse.
Aujourd’hui, ces substances sont encore présentes dans la majorité du parc immobilier genevois. Lorsque l’on séjourne dans un bâtiment pouvant contenir ces substances, les risques d’exposition sont faibles.
Par contre, lorsque l’on effectue des travaux sur des matériaux qui en contiennent, des particules toxiques sont disséminées dans l’air et contaminent ainsi les intervenants, les habitants des lieux et l’environnement.
Que vous soyez propriétaire privé ou bricoleur occasionnel, vous trouverez ci-après les clés pour rénover sans danger.
Je suis propriétaire et je prévois des travaux
Il m’incombe de vérifier si des substances dangereuses sont présentes dans les zones touchées par les travaux. Cette information est essentielle pour éviter une contamination des lieux et de l’environnement et garantir la sécurité des intervenants et des occupants.
1 / Les parties touchées par les travaux sont-elles concernées ?
Vous pouvez déjà déterminer la présence possible de substances dangereuses en fonction de l’année de construction du bâtiment.
2 / Non, mon bien immobilier n’est pas concerné
Si la date de construction m’indique que je ne suis pas concerné par l’amiante, le plomb et le PCB, alors je peux démarrer les travaux et informer les entreprises de l’absence de substances dangereuses.
3 / La date m’indique que mon bien immobilier est concerné
Je fais vérifier si les parties concernées par les travaux contiennent des substances dangereuses. Cette investigation obligatoire doit être réalisée par un expert qualifié, qui procède à des prélèvements qui sont analysés en laboratoire (diagnostic : www.ge.ch/toxicologie).
Présence d’amiante
Les matériaux contenant de l’amiante devront être retirés préalablement aux travaux par une entreprise spécialisée, exception faite du fibrociment non dégradé qui peut être enlevé par une entreprise traditionnelle, avec certaines précautions (conformément aux prescriptions de la SUVA). Je préviens les autres entreprises que ces travaux seront effectués avant leur intervention.
Présence de PCB
– Joints d’étanchéité (joints de façade) contenant plus de 50 mg/kg de PCB : je peux les retirer soigneusement (cutter, lame oscillante), sans générer de poussières et sans échauffement. Je dois porter des protections adéquates : gants en caoutchouc et masque anti-poussière. L’enlèvement doit être le plus complet possible (>98%), pour diminuer notamment le risque de contamination du nouveau joint.
– Condensateurs électriques (rampe d’éclairage type néon) : je peux les enlever sans les endommager mais je dois les séparer de la ferraille en vue de leur élimination en tant que déchets spéciaux.
Présence de plomb
Certaines interventions peuvent être dangereuses car elles disséminent des particules toxiques dans l’air. Aussi, il est recommandé de :
- ne pas créer de la poussière
- ne pas chauffer les matériaux peints
Le plus simple est d’éviter l’émission de poussières en se limitant à un lessivage, voire un décapage chimique avant d’appliquer la peinture neuve.
Exemple 1 : Rénovation d’une cuisine
Si votre cuisine date d’avant 1991, alors vous pouvez trouver de l’amiante dans divers matériaux de construction.
Dans cette pièce, l’on rencontre généralement des carrelages dont la colle peut être amiantée (environ 1 cas sur 5).
Etant donné que l’enlèvement de carrelage et le ponçage des colles ne peuvent pas, en l’état actuel de la technique, se faire sans libérer une quantité importante de poussières contenant de l’amiante, ces travaux doivent se faire sous confinement par une entreprise de désamiantage.
De petites interventions sur le carrelage, telles que des perçages ou carottages peuvent se faire hors confinement avec des techniques adaptées permettant d’éviter la dissémination de poussières.
NB : attention, un aspirateur classique ne retient pas les fibres d’amiante mais les dissémine dans la pièce !
Exemple 2 : Rafraîchissement des peintures
Le plomb dans les peintures a été interdit en Suisse en 2005. Rafraîchir des peintures ne pose en règle générale pas de risques pour la santé. Néanmoins, il peut être dangereux de:
- chauffer
- gratter
- poncer
- mater des peintures contenant du plomb
Le plus simple est d’éviter l’émission de poussières en se limitant à un lessivage, voire un décapage chimique avant d’appliquer la peinture neuve.
Si un ponçage ne peut être évité, il faut alors procéder préalablement à un diagnostic plomb pour évaluer si des précautions spécifiques doivent être prises.
Pour plus d’information sur l’amiante, les PCB et le plomb consultez :
www.ge.ch/travaux-sans-danger ou contactez l’Info-Service de l’Etat de Genève au 022 546 76 00