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Plan directeur cantonal 2030 : exercice raté !

Rédigé le 25 janvier 2012

Pic_Vert_Communiqué de _Presse_du 25 janvier 2012

Plan directeur cantonal 2030 : exercice raté, recommencez !

Le plan directeur cantonal 2030 (PDCn) a été refusé par près des ¾ des communes et les autres émettent de fortes réserves, dès lors l’Etat doit en tirer les conséquences et revoir complètement son projet.

Le manque d’adhésion de la société civile et des communes était inévitable : aucune véritable concertation n’a accompagné le projet de plan directeur.

Sur le fond, la vision de l’Etat ne passe pas, personne ne croit qu’avec +100’000 habitants, +50’000 emplois et +50’000 logements en 2030, l’objectif de résorber la crise du logement serait atteint. Le PDCn accompagne une croissance excessive, il la subit, il ne l’oriente pas. Il n’offre aucune solution aux communes pour le financement des coûts induits, ni aucun relogement aux propriétaires sur la parcelle desquels cette croissance est sensée se matérialiser contre leur gré.

En voulant tout faire, partout et même temps, les ambitions de l’Etat dépassent ses moyens et ceux des communes. Qui paiera la facture financière, environnementale et sociale ?

Pic-Vert demande au Conseil d’Etat de retirer son projet et de recommencer le processus de manière concertée en prenant en compte les principes suivants :

  • Optimiser les moyens et les ressources en réduisant le nombre de secteurs touchés par la densification et en concentrant les moyens sur ceux-là. Un développement exemplaire réussi vaut toutes les promesses. Réaliser effectivement les grands projets prévus par le précédent plan directeur (communaux d’Ambilly, Les Vergers, etc.). Construire le périmètre le Praille-Acacias-Vernets (PAV) de manière dense, mixte et verticale ; Ailleurs, il faut renforcer la ceinture verte urbaine, (l’habitat y est déjà mixte ; pas de déclassement hormis des poches bien délimitées) ; Conserver l’aspect villageois (constructions limitées et maintien de l’aspect traditionnel).
  • Dans les zones habitées déjà vouées au développement, donner aux propriétaires touchés, les moyens financiers pour se reloger ou les reloger ailleurs dans le canton
  • Construire 2 logements pour toute nouvelle place de travail. Il faut reprendre le contrôle de notre développement et ne pas favoriser les intérêts à court terme. Les accords passés sur le PAV prévoient 1 logement pour 1 place de travail. Les emplois créés étant occupés par des employés venus d’ailleurs, ce ratio 1 :1 ne peut, au mieux, que faire perdurer le déficit en logement. Il faut donc doubler la construction de logements par rapport à celle de bureaux tant que le déficit perdurera et choisir l’installation d’entreprises à haute valeur ajoutée afin d’assurer la construction suffisante de logements dits sociaux.
  • Rationaliser l’usage du sol par un aménagement du territoire en trois dimensions L’espace étant limité, il est nécessaire de revoir le concept de la planification du territoire et d’introduire une notion tridimensionnelle au régime des zones dans la zone à bâtir. A savoir, prévoir la possibilité d’une affectation différente au sous-sol, aux étages et au toit et pas seulement un seul type de zone au niveau du sol, ce qui est actuellement le cas. On économisera de la place et on rationalisera les usages : parking ou stockage en sous-sol, commerces ou industries au rez-de-chaussée, bureaux ou logements aux étages, etc.

Ces principes, nous les défendions déjà lors de l’enquête publique en juin 2011, ils sont d’autant plus pertinents maintenant.

Voici ce que nous écrivions le 25 novembre 2011:

Le nouveau plan directeur cantonal à l’enquête publique du 9 mai au 9 juillet 2011 a donné lieu à de nombreuses observations. Retrouvez ces dernières sur le site de l’Etat. Cet instrument qui engage les autorités prépare le territoire de la Genève de demain. Le plan directeur détermine les sites qui seront densifiés et ils sont nombreux… Tous les propriétaires de villas sont concernés !

Le plan directeur est loin de faire l’unanimité !

Il ressort de l’enquête publique que tant les milieux économiques (organisations patronales) que le PLR considèrent que le PDC2030 va dans la bonne direction. Mais reproche de la « fuite en avant » est largement formulé, avec l’argument que la politique de promotion économique actuelle, visant à attirer des entreprises extérieures, contribue à la crise du logement: les nouveaux logements sont occupés par de nouveaux habitants, ce qui n’améliore pas la situation des habitants en place, ne permet pas de répondre aux problèmes du canton et ne correspond pas à la volonté de la population genevoise. Il est à noter que ces remarques ne font que très rarement référence à, voire ignorent, la Charte d’agglomération signée en 2007, par laquelle Genève s’est engagée à accueillir 100’000 habitants entre 2005 et 2030 et qui fonde les objectifs du plan directeur cantonal. Mais quel est le plan B si la France ne réussit pas à créer sur son territoire les 30’000 emplois prévus par la Charte de l’agglomération ?

Les autorités communales et celles des territoires voisins sont consultées sur le projet de plan directeur cantonal de septembre à janvier 2012. Pic-Vert leur a transmis des documents spécifiques.
Les préavis des communes tombent les uns après les autres et nombre d’entre eu sont défavorables. Et pour cause, peu de communes sont prêtes à s’engager lourdement sans savoir quelle répartition des charges ou quelle planification seront appliquées, et ce, alors même que les communes doivent déjà assumer les nombreux projets en cours sur leur territoire respectif.

Une nouvelle version tenant compte du résultat de l’enquête publique et de la consultation des communes sera ensuite transmise au printemps 2012 par le Conseil d’État au Grand Conseil en vue d’une adoption du plan directeur cantonal fin 2012.

Documents sur le plan directeur cantonal 2030