Actualités

Genève n’est pas Shangai !

Rédigé le 28 avril 2013

Le grand bon urbanistique de Genève (article du 19 avril dans « Le Temps »)

Genève aurait enfin compris que son salut et le bonheur de ses habitants passait par les grands projets d’urbanisation ! C’est l’hymne à la joie. La population genevoise sait maintenant que ses ambitions doivent se développer au-delà de sa région. Après Berlin, Shanghai voici Genève qui se réveille… !

De telles affirmations issues de la vision idéalisée de la croissance effrénée de ces 50 dernières années auraient encore pu faire rêver à la fin du siècle dernier. Elles sont anachroniques et deviennent inquiétantes tant l’écart se creuse entre ses propos et la réalité quotidienne des gens. Mais pourquoi donc y a-t-il aujourd’hui une remise en cause de plus en plus marquée de ce modèle ?

L’analyse conjointe et parallèle du modèle idéalisé avec ses conséquences concrètes et directes sur le terrain, dans la vie de tous les jours, est certainement un élément important dans la mesure de cette évolution. Sommes-nous plus heureux aujourd’hui qu’il y a 20 ans ? Serons-nous plus heureux dans 20 ans avec 100’000 habitants de plus comme le propose le projet de Plan Directeur Cantonal 2030 et la réalisation des grands projets d’urbanisation ?

La réponse à ces questions sera différente selon les personnes à qui l’on s’adressera. Une chose est certaine cependant, la qualité de vie des habitants s’est considérablement détériorée dans le quotidien (circulation, pollution, criminalité, stress, ..) et dans la capacité des gens à vivre en société, dans le respect mutuel, avec des valeurs et projets communs. Nous sommes de plus en plus seuls dans un monde de plus en plus dense.

La mise en réseau d’associations de quartiers tant à Genève que dans le canton de Vaud est une chance et une opportunité qui se développent. Cela signifie que les gens prennent conscience qu’ils doivent s’approprier leur avenir, qu’ils peuvent devenir des acteurs qui décident de leur cadre de vie, qu’ils n’auront plus à subir la densification inconsidérée sans réagir.

Genève est un canton atypique, souvent caricatural, avec ses conflits ville-canton, ses blocages politiques, ses querelles d’égo, son image dégradée en Suisse. Genève attire cependant encore grâce à une économie dynamique et un environnement géographique privilégié et préservé (en partie grâce aux nombreux blocages….).

Toutes ces spécificités genevoises, aussi négatives soient-elles sous certains aspects, n’auraient-elle cependant pas favorisé, inconsciemment, la création d’un terreau favorable à un développement en phase avec les enjeux de demain ? A « l’insu du plein gré » de nos élus, politicien et aménagistes de tout bord, les blocages récurrents qui ont eu l’avantage de limiter le bétonnage du canton durant les années de croissance folle, ne seraient-ils pas la chance de pouvoir penser un futur différent dans un cadre encore relativement préservé ?

Repenser fondamentalement les enjeux du projet de Plan Directeur Cantonal 2030 principalement orienté actuellement vers la croissance quantitative. Reprendre le travail dans le respect et l’écoute des habitants et des communes. Répondre avec discernement et concrétude aux questions sur notre avenir en intégrant les limites de notre environnement. Reprendre la maîtrise de notre développement sur une base voulue et non subie.

C’est dans ce sens que la prise de conscience de plus en plus forte de la population à travers la mise en réseau des associations est une chance qu’il faut impérativement saisir. Genève ne sera jamais Shanghai, ni Berlin et c’est tant mieux.

Construire avec les associations et les habitants

Rédigé le 20 avril 2013

L’article du Le Temps du 20 avril 2013 tombe à pic. Il rend public ce que l’autorité s’acharne à ne pas vouloir voir ni admettre. Sa vision de l’évolution urbanistique du cadre de vie ne correspond plus à celle de ceux qui l’habitent. Pour faire entendre leur voix, les habitants s’organisent en association, les associations s’organisent en réseau et s’entraident pour défendre le cadre de vie de leurs membres. Et plus la vision est imposée, plus le mouvement prend de l’ampleur.

Pic-Vert pratique le principe de longue date, avec 40 associations partenaires issues des communes urbaines et suburbaines du canton de Genève. Les informations s’échangent, les bonnes idées aussi. Elles se précisent et sont partagées. Face à une croissance quantitative imposée, l’entraide est essentielle pour préserver une qualité de vie à laquelle nous sommes tous attachés et qui est le moteur de notre action.

Le 15 avril, les délégués des associations partenaires de Pic-Vert ont ainsi pris le temps d’analyser le nouveau plan directeur cantonal 2030. Aucune des remarques conceptuelles ou territoriales émises par les collectivités locales, les associations et les habitants n’ont été prises en compte par le canton ou si peu. Il n’est pas question d’attendre la validation et l’implémentation des mesures sur le terrain pour agir. Les leçons ont été tirées des moyens, – essentiellement juridiques-, utilisés jusqu’à présent pour influencer l’aménagement. Il est temps d’en imaginer de nouveaux pour permettre aux habitants de continuer à vivre comme ils le souhaitent dans leur quartier tout en admettant sa transformation.

Il faut associer les habitants concernés à l’élaboration de leur quartier !

Les autorités cantonales, Conseil d’Etat et Grand Conseil ne le souhaitent pas (encore) et préfèrent refuser ou ignorer les initiatives qui proposent d’aller dans cette direction novatrice, ils préfèrent encore exclure les associations des groupes de réflexion, des concours et de la planification. Mais au niveau des communes, certaines ne doutent déjà plus de la pertinence du processus participatif et le soutiennent. La société civile est en mouvement, elle attend des autorités exécutives et législatives qui la représentent de tenir compte de ses attentes. Les élus futurs candidats auraient tort de ne pas écouter celles et ceux qui, le 6 octobre 2013, seront appelés à élire leurs représentants.

Motion 2115 pour un plan localisé participatif aux Semailles -> Voir aussi dossier complet des Semailles

Projet de loi 11112 Planification territoriale : pour une répartition équilibrée des compétences communales et cantonales

 

 

Marre des barres : objectif 10’000 signatures !

Rédigé le 20 mars 2013

Le site et la pétition « Marre des barres » est lancée

  • Contre un urbanisme anonyme et impersonnel à Lancy (quartier des Semailles)
  • Pour un urbanisme convivial et humain

A l’attention du Conseil d’Etat et du Grand Conseil

Considérant :

  • La volonté de l’Etat d’imposer pour le quartier des Semailles quatre PLQs qui prévoient un urbanisme composé de barres d’immeubles impersonnelles et sans âme.
  • L’implication des habitants comme essentielle pour le développement de leur quartier.
  • Le projet alternatif des habitants de Lancy qui prévoit de construire plus de logements, plus rapidement et qui propose un quartier plus humain et convivial.
  • La résolution du Conseil Municipal de Lancy du 27 septembre 2012 demandant que l’Etat étudie le projet alternatif des habitants. La crise du logement comme étant évidente, mais ne devant pas être prétexte à tous les excès.

Les soussignés demandent au Conseil d’Etat de :

  • Favoriser des modèles d’urbanisme alternatifs aux barres d’immeubles pour la densification du territoire, afin de privilégier la convivialité, les rencontres et la détente.
  • Dans le quartier des Semailles au Grand-Lancy, concrétiser le projet alternatif des habitants pour éviter que le Grand-Lancy ne devienne un champ de barres d’immeubles.
  • Appliquer la concertation avec les habitants dans tout projet d’aménagement.

Cette pétition est la suite d’un long processus lancée par les habitants depuis des années et relayée par divers milieux depuis des mois. Hélas rien n’y fait, ni les observations dans le cadre des enquêtes publiques, ni les appels lancés auprès du Conseil municipal, du Conseil administratif, du Conseiller d’Etat et même auprès du Grand Conseil par voie de motion (refusée).

Si vous êtes attachés à la qualité de vie de votre quartier, de votre commune et de votre canton, signez la pétition et donnez ainsi un signal claire à nos autorités et aux élus.

Lien sur la pétition en format pdf

Lien sur la pétition via Internet

Lien sur la page Facebook

Lien sur l’article Pic-Vert relatif aux Semailles

Assemblée générale du 12 mars

Rédigé le 15 mars 2013
AG Pic-Vert 12 mars 2013

AG Pic-Vert 12 mars 2013

A l’occasion de son assemblée générale, Pic-Vert a reçu le Conseiller d’Etat Pierre Maudet. La salle était comble et le public extrêmement satisfait de la soirée. La sécurité et notamment celle qui intéresse le propriétaire individuel, était au coeur des débats mais pas seulement. En matière d’urbanisation, de planification territoriale et de fiscalité, les enjeux sont nombreux et le président de l’association, Christian Gottschall, n’a pas manqué de les rappeler dans le cadre de son rapport annuel. Un compte rendu figurera dans le numéro 101 du Journal Pic-Vert. En attendant:

Découvrez les thèmes d’actualité dans le numéro 100 du journal Pic-Vert:

  • Dossier : Aménagement, pour une répartition équilibrée des pouvoirs !
  • Actualité : Assemblée Générale du 12 mars avec notre invité: le Conseiller d’Etat Pierre Maudet
  • Déco’rénovation : Un pavillon en bois pour agrandir une maison du XIXe siècle
  • Maison : Assainissement des eaux, comment financer les infrastructures ?
  • Jardin : Quand la convivialité s’invite au jardin et Action plantation Pic-Vert
  • Qualité de vie : Lancy cède face au Grand Genève
  • Territoire : Zimeysaver, Vernier sous pression
  • Permanences: découvrez les nouveautés et les conseils de Pic-Vert
  • Votre Pic-Vert : 100 numéros ça se fête !

Article Tribune de Genève 15 mars 2013

LAT : Votation 3 mars 2013

Rédigé le 08 février 2013

Conséquences en cas d’adoption de la révision de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT)

D’une manière générale, nous pouvons comprendre que le projet de modification de la LAT vise une utilisation plus dense des zones à bâtir.

Ainsi, la Confédération entend par cette modification imposer à tous les cantons suisses d’« optimaliser » la zone à bâtir pour y prévoir un « milieu bâti compact », comme cela ressort du projet de loi.

La Confédération invite ainsi les cantons à établir des plans directeurs cantonaux précis, décrivant notamment les orientations futures des 15 prochaines années pour qu’une densification soit effectuée de manière compacte, en vue de limiter notamment les coûts de construction.

Le projet de loi stipule par ailleurs que le droit cantonal devra prévoir que l’autorité compétente pourra, si l’intérêt public le justifie, imposer un délai pour les constructions pressenties sur un terrain en zone à bâtir et, en cas d’inexécution, ordonner les mesures prévues par le droit cantonal. A notre sens, cette disposition vise à légitimer des contraintes exercées sur les propriétaires de parcelles qui s’opposeraient aux projets d’urbanisation compacte.

Forts de cette analyse, nous pouvons donc lister ci-dessous les principaux avantages et risques que nous voyons en l’état concernant l’adoption de ce projet de loi.

AVANTAGES

RISQUES

Rationalisation des coûts de construction. Obligation de construire pour les propriétaires de terrains à bâtir
Concentration de constructions sur des zones définies, en lieu et place de projets d’urbanisation déstructurés et éloignés les uns des autres.

 

Coûts importants en matière de compensation pour les expropriations qui seront ordonnées.
Harmonisation en matière d’urbanisation d’un point de vue suisse. Multiplication des procédures initiées par les propriétaires opposés aux projets d’urbanisation qui leur seront imposés de manière plus agressive par les autorités étatiques.

 

Octroi aux cantons, respectivement aux communes, de pouvoirs plus étendus à l’encontre des opposants aux projets de construction pour imposer l’urbanisation souhaitée. Abandon de compétences des cantons et des communes envers la Confédération, qui est moins à même d’apprécier les enjeux d’urbanisation de manière locale.

 

Préservation des zones qui ne sont pas définies comme étant soumises à urbanisation. Question politique consistant à déterminer à qui l’urbanisation future profitera, notamment sur la base d’un intérêt public justifié par la création de logements sociaux qui, par définition, ne seront accessibles que pour des personnes à bas revenus.